Analyses post-tour du Mont Blanc : vitesse ascensionnelle ...

Publié le par yanshkov

Encore un petit article au sujet de mon presque Tour du Mont Blanc . Je me suis amusé à analyser brièvement les courbes données par ma montre Polar (il faut bien qu'elle serve à quelque chose) et plus particulièrement mes temps dans les différentes ascensions que j'ai pu effectuer . J'ai aussi essayé de faire quelques parallèles avec les temps mis sur l'UTMB .

1er jour entre Chamonix et Les Chapieux

49km en 10h20' la moyenne n'est pas trop élévée . Mais ce temps tient compte des arrêts casse-croûte et regroupement des troupes . On peut estimer à presque 3h le temps total de pause sur cette étape soit une moyenne de presque 7km/h effective . Pas mal quand même .

Au niveau ascension, la première difficulté vers la Voza est faite tranquille, le temps de prendre ses marques, d'apprendre à bien utiliser les bâtons et notamment la bonne prise en main des dragonnes .
Sur la seconde bosse de la journée, le Col du Bonhomme, j'ai un peu plus lâché les chevaux ... Ce col représente un dénivelé de 1120m+ pour 7,8km . Juste après le repas aux Contamines, beaucoup de mes compagnons ont eu du mal à repartir . Moi même je me sentais un peu balonné mais un tour derrière un buisson et me voilà d'attaque !!! Dans la première partie jusqu'à la Balme, je monte à mon rythme, les pulsations oscillant autour de 150bpm et je mets 1h05 pour parcourir le trajet entre les Contamines et La Balme, soit exactement le temps mis par les meilleurs le jour de l'UTMB (ou plutôt la nuit car il est déjà 22h quand les premiers passent ici) .
Ensuite pour rejoindre le Col du Bonhomme et ses 2329m , c'est un peu plus pentu et je me suis offert une belle partie de manivelle avec Hervé (UTMB 2006 en moins de 25h ...) . Jusqu'à présent, en tant qu'accompagnateur du stage, il prenait soin de rester avec  les derniers . Mais dans cette ultime ascension, il se décide à se "dégourdir" un peu les jambes . Je lui emboîte le pas et prends une belle leçon de trail . Le rythme n'est plus le même et ma respiration se fait entendre . J'essaie de passer exactement où mon guide met les pieds, souvent hors de la trace histoire de gagner un peu de distance . C'est la puissance dans les cuisses qui joue ici et  je ne lâche rien, seulement quelques mètres à l'approche du sommet où Hervé me félicite pour ma belle foulée . Ca fait plaisir ! Bilan 44' pour rejoindre le sommet soit une vitesse ascensionnelle de 850m/h . Au niveau pulsation je ne suis pas monté si haut que ça (169 bpm max), ce qui prouve que j'avais encore un peu de réserve .

N'allez pas croire que parce que j'ai mis les mêmes temps que les Olmo, Bonaudo, Sherpa ou autres Darmaillacq sur cette ascension, je suis capable de rivaliser avec eux (enfin je pense que vous le saviez de toute façon!) . Il faut savoir que ces athlètes là sont capables de garder le même rythme pendant des heures et même des jours pour certains . Non, ce qui me rassure pour le moment c'est que j'ai une bonne foulée quand ça grimpe et que le coeur ne s'emballe pas ...

2ème jour entre les Chapieux et Courmayeur


Dès la sortie des Chapieux, les choses sérieuses commencent . D'abord sur une route en faux plat montant jusqu'à La Ville des Glaciers puis jusqu'au Col de la Seigne . Là encore, à la sortie du petit-déjeuner ça barbouille un peu dans le ventre . Faut dire que je ne me prive pas lors des repas . D'une, parce qu'il faut bien prendre des forces et deux parce que c'est bon ! Donc nouveau petit arrêt toilettes sauvages avant d'attaquer le col . Les sensations sont bonnes et comme hier je grimpe avec Hervé et Nicolas qui s'est joint à nous . Résultat, encore à quelque chose près le temps des meilleurs UTMBistes sur cette portion : 1h40 pour 10,3km et 1000m+ . Sur la partie finale la moyenne ascensionnelle a été de 885m+/h pendant 42' alors que j'étais tout juste au seuil .
Ensuite vers l'Arête Mont Favre, je me suis offert une petite envolée solitaire . En utilisant bien les bâtons et en restant concentré sur ma foulée, je rejoins le sommet en 32' soit une vitesse ascensionnelle de 862m+/h . Mais cette fois-ci je suis vraiment à mon rythme, je n'ai personne sur qui calquer mon rythme et au niveau pulsation cela s'en ressent puisque je suis presque à 15 bpm de moins qu'avec Hervé . Presque une montée en récupération ... Belle rencontre tout en haut avec une magnifique marmotte qui semblait m'attendre là ...
Bilan du jour, 28km en 5h45 en comptant les pauses estimées à 2h . Encore une belle moyenne ...

3ème jour entre Courmayeur et La Fouly


Après un départ tranquillou pour chauffer le moteur puis une courte pause afin d'enlever les k-way, nous voici au pied de l'ascension vers le refuge Bertone . Je pars dans les derniers et commence à repasser un par un mes collègues de stage, d'une marche rapide . Hervé arrive à ma hauteur et me lance un : "en courant jusqu'en haut ?!" . Je lui demande si c'est bien raisonnable et il me répond par l'affirmative . C'est parti, je lui emboite le pas .  La montée est plaisante, c'est un petit chemin montant où alternent petits bouts droits et esses jusqu'au refuge . La pente n'est pas trop raide mais je me rends compte qu'en marchant (vite quand même) je peux suivre Hervé qui lui court . Sur les replats je trottine un peu pour ne pas perdre de terrain mais jusqu'en haut je tiens le rythme . Cette fois je suis au seuil mais c'est normal, on monte vraiment plus vite que les autres fois . 1200m+/h sur les 500m de dénivelé jusqu'à Bertone, pas mal non ? En tout cas, arrivé en haut Hervé me tape dans la main, satisfait du travail effectué et me lance un : "t'as la caisse !" .  Très motivant venant de sa part ...
La suite du programme est la montée vers le Grand Col Ferret (2537m) . Au pied à Arnuva on a le droit à un bon ravito mais je ne charge pas trop histoire d'être léger ... On décide de rester assez groupé car les conditions au sommet semblent délicates . On trouve en effet en haut vent, froid glacial et neige . Malgré cela la montée est encore bien négociée, en 1h pour 773m+ avec des pulses autour de 150 . Toujours sur le rythme de Marco Olmo ... La séance au seuil vers Bertone n'a pas laissé de trace .

Ce que je retiens

Je reviens de ce stage avec bien sûr plein d'images et de souvenirs en tête . Mais aussi avec pas mal d'enseignements . J'ai déjà causé de ce que j'avais appris niveau tendinite (c'est ici pour ceux qui ne l'aurait pas lu) , voici en vrac ce que je retiens de ces quelques jours en montagne :

Pas de problème lié à l'altitude malgré le fait d'évoluer régulièrement autour de 2000m .

Le plus apporté par les bâtons . C'est la première fois que je les utilisais et ma foi ce sont des outils très intéressants . J'ai appris à bien m'en servir en côte, afin de soulager les membres inférieurs et alors que je m'attendais à avoir quelques courbatures aux bras et aux épaules, je n'ai rien ressenti de tout ça . Cool !   

J'ai une bonne vitesse de base, autour des 800m+/h . C'est à peu près la vitesse des meilleurs sur l'UTMB . Je me répète mais ça fait plaisir de se dire que j'ai atteint les sommets comme eux ... Sauf que je n'étais pas dans les mêmes conditions que le jour de la course . Seulement 2 cols par jour et nuit complète+repas entre chaque tronçon donc la comparaison est un peu fragile ... 
800m+/h c'est donc à peu près ma vitesse maximale à laquelle je peux grimper sans trop taper dans les réserves . Mais au seuil et au-delà je peux atteindre 1200m+/h sur un laps de temps plus court (ex : 1150m+/h pendant presque 1h dans la Dent du Chat, sur un trail relativement court de 25km et avec une seule ascension) . Lors de ma reprise post-opération en Novembre 2007 j'avais fait 1000m+/h pendant 23' sur la grimpée du Mont Thou . Je pense donc avoir gagné entre 100 et 200m+/h depuis (avec l'entraînement et 2kg en moins) . Désormais je ne pense pas que je puisse gagner en vitesse . Pour réussir dans l'Ultra il va me falloir apprendre à durer et c'est bien ce que je compte faire dans un futur (très) proche  .
Je n'ai pas évoqué dans cet article l'aspect descente ... On ne parle pas de chose qui fâche ... Enfin si quand même un peu ! Difficile de déterminer une vitesse moyenne en descente, il y a eu beaucoup d'arrêts et je ne suis jamais descendu très vite . Mais ce que je retiens c'est que là encore j'ai du boulot pour descendre totalement relâché, sans perdre trop de temps tout en essayant de bien récupérer .

Voilà, j'ai attrapé le virus UTMB il me semble . Pour autant je n'envisage pas d'y aller avant quelques années, le temps de faire mes gammes sur d'autres très belles épreuves et de me familiariser avec tous les aspects de l'ultra (préparation,nutrition,gestion,matériel ...) . Pour le moment ce sont les Templiers qui se profilent à court terme avec en plus une tendinite à rapidement ranger dans le tiroir des souvenirs ...


Place aussi à quelques jours de vacances dans le Finistère jusqu'au 12 Août ...

Publié dans technique

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E
tu es super fort !! j'ai fait le CCC l'année dernière j'etais entre 650 et 700m/h sur les différentes montées ... là c'est temps en forcant j'atteinds les 1000M/H , en rythme de croisière ça serait 750/800m/H ...
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J
a défaut de pouvoir faire la vraie course des templiersje viens d'envoyer mon bulletin pour le marathon des causses je viendrai donc t'encourager le dimanche !on pourrait faire le déplacement en commun si c'est possible ?
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B
Bravo pour cette balade et rendez-vous demain au Bugul Noz
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A
bonnes vacances les amoureux, déçue de ne pas vous voir à st ger mais au prix où est l'essence... et soyons écolo...lol gros bisous à vs 2 et au 27 (sans faute)
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H
toujours excitant et motivant de grimper avec les meilleurs!!des crèpes, du cidres et des fruits de mer, que du bon!
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